EXPEDITION ANANTA I

" Aux portes du passage du Nord Ouest "

Le premier défi d'Ananta

AVRIL 2022

Les années 2020/2021, sont marquées par l’arrivée de la Covid 19. Pour les membres de l’équipe des expéditions Ananta, ces années sont marquées par la préparation de l’expédition Ananta I.

L’épidémie a été un frein pour de nombreux projets, pour nous, cela a été plutôt un tremplin. L’occasion rêvé de préparer notre première expédition. Animés par une forte volonté de prendre place dans le combat de la crise climatique et de sensibiliser sur ces effets sur nos océans polaires, ils ont mené une aventure exceptionnelle.

Au péril de leurs vies, Thibault, Loris et Maelys sont parties en avril 2022, réaliser la première expédition polaire de plongée sur la banquise. A 20 ans, sans fusil, dans un milieu hostile et dangereux, nous vous racontons leur histoire !

Où partir ?

Thibault, Loris et Maelys ont décidé de partir à Pond Inlet en avril 2022. L'aventure a duré 1 mois. Ils ont dormi, 2 semaines sur la banquise, échappé aux ours, plongé sous la glace et fait d'incroyables rencontres.

Découvrez notre expédition sous toutes ses coutures !

La logistique, un défi contre nature

Une aventure implique une importante logistique alors imaginez-vous une expédition polaire ?

Pour mener à bien cette expédition, lors de la préparation, nous avons dû répondre à de nombreuses questions. Notamment :

comment acheminer 300 kg de matériel jusqu'à Pond Inlet ?

comment nous rendre sur la zone où nous voulions aller ?
comment se déplacer ?
comment dormir et manger ?

Et surtout comment se préparer et assurer la sécurité de toute l'équipe ?

Je vous l'assure, c'est un sacré enjeu ! Autant de questions auxquelles nous avons dû répondre afin d'atteindre nos objectifs.

Ce que nous avons fait...

Nous avons étudié la qualité de la banquise et determiné que le Floe Edge à l'entrée du passage du Nord-Ouest serait la zone idéale pour notre projet.

LE TRAJET

Nous avons envoyé une partie de notre matériel par des sociétés privées de Toulouse jusqu'à Toronto, au Canada. Nous, nous avons pris l'avion. Nous avons réceptionné notre matériel puis nous avons complété nos derniers achats sur place.

La suite a été plus longue. Notre matériel et nous, avons voyagé de Toronto jusqu'à Ottawa. Ensuite de Ottawa vers Iqaluit. Puis de Iqaluit vers Pond Inlet.

Vivre sur la banquise, une aventure extrême

SE DEPLACER

Nous souhaitions nous déplacer en totale autonomie. Pour cela, nous avons utilisé des Pulkas de 120 kg par personne. Une réelle difficulté car ils deviennent lourds après plusieurs heures de tractage.

Nous avions décidé d'abandonner l'idée des skis nordiques car la totalité de l'expédition se déroulait sur de la banquise et non pas de la neige. Malgré tout, les jours précédents notre départ ont été marqués par de fortes chutes de neige. Notre choix, nous a donc, considérablement ralenti.

DORMIR

Nous savions que nous allions rencontrer des températures extrêmes. Néanmoins, nous avons expérimenté la nuit en tentes. Durant tout notre voyage, nous avons fait ce choix. Les températures, les plus basses, allaient de -33°C en température réelle et -60°C en température ressenties sur l'échelle de Windchill.

Durant notre voyage, nous avons subit une violente tempête. Les vents ont parfois atteints les 160Km/h. La tente sur la banquise, une véritable épreuve de l'extrême !

Dormir dans des conditions extrêmes sur la banquise ne s'improvise pas !

Cela a nécessité un équipement spécial. Notamment des tentes Samaya et duvets prévus pour répondre à des conditions et températures extrêmes.

SE NOURRIR

Pour manger, nous avions planifié des repas chauds lyophilisés. Pour les préparer, nous collections de la neige que nous faisions fondre puis bouillir grâce à un réchaud.

Nous avions également une mixture à base d'huile, de farine et de miel à manger chaque jour, afin de combler les déficits caloriques. Nous l'avions préparée avant de partir du village de Pond Ilet.

Notre mixture compartimentée par sachets de 500g.

AU PAYS DE L'OURS, SANS FUSIL...

Durant cette expédition, nous avons fait le choix de partir sans fusil sur le territoire de l'Ours polaire.

Suite à quelques quiproquos sur les législations de détention d'arme au Nunavut, nous nous sommes résiliés à prendre le risque de partir sans fusil.

Une expédition rendue unique au monde par la combinaison de toutes ces caractéristiques. Malgré la rencontre avec quelques traces fraiches d'Ours, nous avons eu la chance de ne pas en croiser. La période à laquelle nous sommes partis est celle de la mise à bas des petits Ours polaires. Les mères sont donc plus agressives en cas de rencontres.

Plonger en milieu polaire, un art !

Une expédition polaire en totale autonomie pour 3 jeunes aventuriers est déjà un vrai défi. Malgré tout, passionnés de plongée, nous avons fait le choix d'ajouter de la complexité à cette expédition, de répondre à notre appel de l'océan glacé et de plonger sous la glace. Choisir de plonger en milieu polaire n'est pas anodin, cela ajoute une bonne dose de logistique, de matériel et d'investissements. Il ne faut pas non plus oublier que la plongée brûle beaucoup de calories. En milieu polaire, c'est un vrai enjeu car chaque dépense d'énergie supplémentaire est extrêmement difficile à compenser et à gérer.

Ce que nous avons fait...

Quelque part sur la banquise, au large de Floe Edge à l'entrée du passage du Nord-Ouest, nous avons creusé un trou. Un trou de 2 mètres d'épaisseur. Un vrai pari, des efforts colossaux et probablement, la partie la plus épuisante de la plongée. La dépense énergétique liée au froid extrême et à l'effort est considérable, inimaginable tant que cela n'a jamais été réalisé.

Faire un trou dans la banquise ne s'improvise pas. Le trou doit être réalisé en escalier. Si l'escalier n'est pas correctement réalisé et que la dernière couche de glace est percée, l'eau inonde le trou par capillarité. L'ultime solution est de s'équiper des combinaisons étanches et de finir de creuser dans l'eau. Il faut bien imaginer que creuser prend plusieurs jours et que les efforts pèsent sur le corps au fil des jours.

Au cours de l'expédition, nous avons creusé 2 trous. Le premier à pris 2 jours et le second, 6 heures . Lorsque nous avons creusé le second, la dernière couche de glace s'est percée. Nous avons dû finir de creuser dans l'eau !

Banquise de Floe Edge - Second trou de 2m creusé à la tarière manuel et scie à glace.

Au cours de l'expédition Ananta I, nous avons réalisé plusieurs plongées polaires dans des conditions extrêmement difficiles. La température de l'eau était de -1,8°C. La température extérieure (ressentie) est descendue jusqu'à -40°C. A ces températures, chaque geste, chaque effort, nécessite une dépense énergétique extrêmement importante. Mentalement, il faut également être très fort. Les plongées ont duré en moyenne 30 minutes. La plongée en elle-même se supporte avec le matériel adéquate. Le plus difficile ce sont les sorties d'eau. Elles sont douloureuses et le froid rend complétement inerte.

Alors vous allez nous dire, pourquoi plonger sous la banquise ? Pourquoi subir ce froid ?

Tout simplement parce que la beauté et la fragilité de la banquise laisse place à un univers incroyable où le sol et le ciel semblent se confondre dans un bleu turquoise indescriptible. Nous vous partageons quelques images à jamais gravées dans nos esprits.

Bienvenue dans un nouveau monde

La banquise, une aventure humaine

Cette expédition est une vraie et belle aventure humaine. Nous avons vécu des moments difficiles et des situations critiques malgré tout ce fut une expérience incroyable.

Vivre à 3 sur la banquise dans des conditions extrêmes pousse l'amitié à ses limites. Nous avons dû, nous soutenir dans les moments compliqués et les moments de doutes mais nous avons également partagé fois 1000, nos réussites.

Au cours de l'expédition, nous avons pu rencontrer les inuits de Pond Inlet. De merveilleuses personnes qui nous ont fait partager un bout de leur quotidien et nous ont partagé leurs histoires et légendes. Ce qui a inspiré l'expédition Ananta II qui est en préparation.

Ces rencontres et cette aventure expédition Ananta I, nous vous invitons à la retrouver très bientôt dans les différents ouvrages que nous allons publier.

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Toute l'équipe de Ananta I, tient à remercier, très chaleureusement, Heidi et Steve Maccandless ainsi que Mariah Erkloo et Vincent Denarié pour leur aide précieuse sur place. Sans eux rien n'aurait été possible !

Sans eux, l'expédition Ananta I, n'existe pas...

Nous tenons également à remercier nos partenaires qui nous ont soutenus pour que ce départ en expédition soit possible. Merci de votre confiance, de votre soutien et pour les valeurs communes que nous avons partagées. Sans vous rien n'aurait été possible !